Dimanche 14 novembre 2010 à 13:41

http://www.natureandkind.com/downloads/active/borneo-jungle.jpeg

 

LA BETISE HUMAINE

 

                Je cours, puis m’élance de branche en branche afin d’essayer de mettre le plus de distance possible entre moi et mes poursuivants. Je suis dans mon élément, la forêt est mon habitat, mais je dois la fuir le plus vite possible sans me préoccuper de ce qui va malheureusement advenir d’elle. Le vent fouette mon visage et je me déplace parmi les arbres avec souplesse et allégresse, évitant leurs troncs  au dernier moment.  Ils défilent autour de moi à grande vitesse, mais pourtant ces géants, gardiens de ma demeure, restent immobiles, stoïques, résolus à l’abominable mort par le feu et la hache de l’homme qui leur est réservé. Les arbres sont les choses que j’aime le plus au monde, les arbres sont la vie, ou plutôt les arbres font partie intégrante de ma vie, je ne peux pas m’en passer… mais que vais-je devenir sans eux… Pour l’instant je ne peux pas m’en préoccuper, qu’une seule idée me vient en tête, fuir et échapper à l’esclavage. J’entends les balles se figer autour de moi dans les troncs et siffler prés de mes oreilles. Tout cela est accompagné d’une montée d’adrénaline qui  me donne de nouvelles forces et clarifie mes pensées sur qu’un seul but, la fuite, chose que je dois atteindre à n’importe quel prix.

 

            Je suis chez moi, dans une jungle d’arbres millénaires hautes de quelques centaines de mètres et situé dans un coin reculé de la terre dont la situation géographique n’a aucune importance pour moi. La seule chose qui m’intéresse et que je puisse y  vivre heureux, en harmonie avec la nature avec les êtres qui me sont chères. Une vie simple, dénoué des valeurs humaines que je ne comprends pas qui sont le travail, le capitalisme, l’argent, la mondialisation, le libre marché, la politique… Mais une vie sans stress et tellement plus heureuse. Je ne veux pas faire partie de ce monde... Mon peuple cache déjà sa faculté de parole pour éviter d’être pervertis par la bêtise humaine...

 

            Mais là, c’est le summum de la bêtise, en plus de détruire ma maison en la brulant pour former de nouveaux pâturages ou à coup de hache afin de construire de beaux meubles ou encore des terrasses en bois exotique. Ils ont décidé de nous capturer moi et les miens afin de nous échanger à des zoos contre de vulgaires bouts de papiers. Que vais-je devenir moi pauvre petit orang outan …

 

 

FIN

 

 

            Inspiré d’une légende de Bornéo qui dit que les orangs outans savent parler, comme vous et moi, mais se taisent par peur que les hommes les obligent à travailler.

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